Dans ce que Francis Fukuyama prévoyait comme un « Choc de civilisation », s’annonçait une véritable crise identitaire qui devait se manifester de manière violente. Ce qui apparaît comme une opposition frontale entre Orient/Occident n’est qu’un pan de l’Histoire. Entre ces « vieux » qui par le moyen de la chirurgie esthétique veulent rajeunir absolument et ces adolescents à qui la loi autorise de transformer leur physique, se manifeste une véritable crise identitaire qu’il est important de comprendre.

Qui est qui ?

Voilà une question qui peut être posée à notre monde. Difficile d’y répondre lorsqu’on regarde autour de nous. On a fini tous, ou presque par se ressembler physiquement, voire même psychologiquement et émotionnellement. Nous voulons tous la même chose en croyant pourtant à chaque fois faire la différence. Telle est la quintessence de la théorie du mimétisme que René Girard énonce aussi bien dans La Violence et le sacré que dans Des choses cachées depuis la fondation du monde, en ce qui concerne l’approche contemporaine de la mimesis.

Corriger l’apparence une mode qui traverse les âges

Entre cette personne plus ou moins âgée, ces femmes qui à partir de 50 ans supportent mal leur apparence, ces jeunes femmes d’à peine 35 ans qui commencent à éprouver une honte de leurs physiques de sorte à sonder internet en quête du meilleur chirurgien pour faire un lifting sein, et ces ados à qui la loi américaine ou espagnole autorisent des interventions de chirurgie plastique parfois au détriment de l’autorité parentale à qui l’enfant s’adresse là juste pour « informer », se pose un vrai problème d’acceptation de soi.

Modifier complètement son visage

D’ailleurs, plutôt que de corriger simplement un défaut, supprimer une anomalie ou une disgrâce de leur physique, d’autres ont choisi de modifier complètement leur apparence par le truchement de la chirurgie plastique. Il ne s’agit pas simplement ici de profiloplastie, mais on a vu de jeunes gens décider du jour au lendemain de ressembler à leurs idoles.

Des exemples de la perte d’identité

En Angleterre, il y a ce jeune garçon, Jack Johnson qui a décidé de s’endetter de 23.000 euros pour ressembler à David Beckam. Une autre, Melynda Moon a choisi par la chirurgie de devenir un elfe. Au Brésil, Rodrigo Alves veut être absolument ce personnage…Ken. Comment ne pas voir dans toutes ces décisions une volonté d’avoir une autre identité ?

Or, nourri par autant de désirs de différenciation, ces hommes et femmes qui se donnent corps et âmes à la chirurgie esthétique et plastique ont fini par avoir une beauté standardisée, des visages uniformisés.